Test Loxone Audioserver

Une centrale multiroom au format rail DIN

Le format rail DIN correspond à celui des éléments que l’on installe dans un tableau électrique tels que les disjoncteurs. Ils se “clipsent” sur un rail standardisé et utilisé partout en Europe. Les équipements domotique pour le contrôle des prises, des éclairages, des ouvrants, etc. utilisent le même format pour s’installer à côté des disjoncteurs dans les tableaux. C’est le cas des modules KNX par exemple.

Loxone conçoit des équipements domotique avec un large éventail de fonctions. Les contrôleurs et extensions sont tous au format rail DIN. Afin de standardiser l’installation de tous les produits Loxone, le contrôleur multiroom Audioserver est aussi en rail DIN. C’est pratique, avec un accès facile aux bornes ainsi que pour l’organisation du câblage.

En revanche, les câbles haut-parleur du multiroom n’arrivent pas toujours dans le tableau électrique. Ce n’est pas du courant électrique, on préfère donc séparer le son de tout ce qui concerne l’électricité. Vous pouvez alors installer un coffret électrique qui sera dédié au multiroom Loxone.

Quand un système est déjà existant, dans le cas où vous souhaitez remplacer une ancienne centrale multiroom par la solution Loxone Audioserver par exemple, il est possible que les câbles arrivent dans une armoire technique de type rack 19″. Il existe des supports spécifiques pour installer des éléments rail DIN dans ce type de rack. C’est ce que j’ai fait chez moi comme vous pouvez le voir sur la photo ci-dessous.

Loxone Miniserver obligatoire

Le Loxone Audioserver ne fonctionne pas seul, ce n’est pas un système multiroom autonome. Même s’il a sa propre prise réseau, pour pouvoir le contrôler il faut également un contrôleur domotique Loxone, c’est-à-dire un Miniserver. Tous les modèles de Miniserver sont capables de piloter l’Audioserver, même le modèle de 1ère génération.

Car toute la configuration de l’Audioserver se passe dans le logiciel Loxone Config rattaché à un Miniserver. Ce logiciel est disponible uniquement auprès des professionnels formés. Tout comme les produits Loxone par ailleurs. Vous ne pourrez pas acheter vous-même l’Audioserver. Vous devrez passer par un professionnel qui viendra l’installer et le configurer chez vous.

Bien entendu, le Loxone Miniserver permet de contrôler et de domotiser toute votre maison, ou seulement quelques fonctions qui vous intéressent. Vous pouvez aussi vous contenter de l’utiliser uniquement pour avoir accès au multiroom. Le petit Miniserver GO est bien suffisant dans ce cas.

L’Audioserver en détails

L’Audioserver revêt une couleur violette qui le différencie immédiatement du vert du Miniserver. En bas à gauche se trouvent l’entrée d’alimentation 24V ainsi que le connecteur pour le bus propriétaire Loxone Tree Turbo.

Sur le haut de l’Audioserver, il y a tout d’abord la prise réseau, un port USB, un emplacement pour carte microSD puis trois mini-jack 3.5 mm. Le premier correspond à une entrée, pour relier une source externe, une platine vinyle par exemple. Le second est une sortie analogique, pour rediriger le flux sonore vers un amplificateur de puissance externe. Le troisième est également une sortie, mais numérique. Il faudra l’associer à un DAC ou à un amplificateur avec entrée numérique.

Nous arrivons ensuite sur le plus important : les sorties haut-parleurs. Il y en a quatre, pour gérer deux zones stéréo. Mais c’est là que réside toute la force de ce produit multiroom. Chaque sortie stéréo peut être divisée en deux sorties mono. Un Loxone Audioserver peut gérer :

• 2 zones stéréo
• 1 zone stéréo et 2 zones mono
• 4 zones mono

C’est donc un amplificateur multiroom parfaitement modulable pouvant gérer 2, 3 ou 4 zones dans un seul et même boîtier. Tout cela se configure depuis l’application professionnelle Loxone.

Et comme vous l’aurez remarqué, tout passe par un seul câble réseau et une seule adresse IP.

Pour ajouter des zones : l’extension Stereo

On pourrait penser que pour dépasser ce nombre de zones, il faut acquérir des Audioserver supplémentaires. Loxone a pensé à tout et propose l’extension Stereo. Ce petit module, cinq fois plus petit que l’Audioserver, ajoute une zone stéréo, comme son nom l’indique.

Et oui, Loxone a bien repris le même principe que sur l’Audioserver : l’extension Stereo peut aussi être configurée en deux zones mono !

Dans mon cas, j’ai un Audioserver et une extension. Je peux donc créer de trois zones stéréo à six zones mono, le tout dans un encombrement très réduit.

Il est possible d’associer jusqu’à 10 extensions Stereo à un seul Audioserver, c’est-à-dire 12 zones stéréos ou 24 zones mono (et toutes les configurations intermédiaires).

Ce qui est très fort avec Loxone, c’est que les extensions stéréo n’ont pas de prise réseau. Elles partagent toutes le réseau avec l’Audioserver qui les pilote. Et par ailleurs, pour les connecter tous ensemble, seul le mini câble Bus Loxone à deux fils Tree Turbo suffit, comme vous pouvez le voir sur l’exemple ci-dessus.

Lorsque j’analyse mon réseau, je vois que l’extension Stereo reçoit sa propre adresse IP. Cela signifie que le réseau passe bien par les deux petits fils du Bus Loxone. On vérifie ci-dessous que l’Audioserver et l’extension Stereo sont branchés sur le même port n°23 du switch, avec chacun leur adresse IP en .78 et .79.

Les services audio

Loxone a choisi la simplicité en étant compatible uniquement avec Spotify Connect. C’est le service le plus utilisé dans le monde, aussi complet que les autres en termes de diversité musicale. Il n’y a pas la qualité haute résolution, mais cela n’est pas vraiment très important dans le cadre de la sonorisation multiroom. On trouve en plus les webradios, toujours bien pratique pour avoir de la musique de fond en permanence.

Plus intéressant encore, l’Audioserver est AirPlay 2 ! On peut lui transmettre le son de n’importe quel service de streaming depuis son smartphone vers une ou plusieurs zones Loxone.

C’est là que le système Loxone a fini de me convaincre de son ingéniosité. Malgré une seule prise réseau et des données qui transitent par deux petits fils, chaque zone est bien AirPlay 2. Si je décide de découper une zone stéréo en deux zones mono, hop, j’ai deux nouvelles zones AirPlay 2 qui apparaissent sur mon iPhone.

C’est à ma connaissance le seul système capable de créer dynamiquement depuis le logiciel de configuration des zones AirPlay 2 amplifiées, surtout à partir d’une seule prise réseau.

Avec ma configuration, j’obtiens un sextuple amplificateur AirPlay 2 mono, ou un triple amplificateur AirPlay 2 stéréo.

Je vous confirme au passage qu’il n’y a aucun problème à demander vocalement à Siri d’arrêter ou de reprendre la musique dans telle ou telle zone Loxone.

Installation et configuration du Loxone Audioserver

Comme je l’expliquais précédemment, j’ai installé l’Audioserver dans mon rack 19″ où se trouvent déjà les équipements multiroom actuels. C’est là qu’arrivent les câbles haut-parleurs de toutes les enceintes encastrables de la maison. Je les ai donc mis en place sur un support rail DIN pour rack 19″. J’ai installé le Miniserver au même endroit car il ne sert qu’à piloter l’Audioserver.

Notez qu’il n’y a qu’une seule alimentation 24V de puissance modeste pour les trois éléments Loxone. Ce n’est pas suffisant si jamais je décide de monter le volume dans toutes les zones en même temps. Il faut prévoir une alimentation plus grosse en conséquence, ou bien plusieurs alimentations plus petites, avec une unité par appareil Loxone.

Cela fait pas mal de fils qui se croisent derrière la plaque de finition. Pour bien faire, je vous conseille de dédier un tableau électrique distinct pour les Audioserver et les extensions Stereo où vous pourrez organiser les câbles audio correctement.

Première étape : direction Loxone Config pour configurer tout cela. Je passerai sur les détails puisque de toute façon vous n’avez pas accès à ce logiciel si vous êtes un particulier.

J’ai décidé de définir deux zones stéréo et deux zones mono. Créer des zones mono avec Loxone présente un avantage tout à fait intéressant : vous pouvez acheter une paire d’enceintes encastrables classiques et les séparer, une dans chaque zone mono.

Alors qu’habituellement, avec les systèmes multiroom concurrents, lorsque l’on souhaite n’installer qu’une seule enceinte dans une zone, il faut utiliser une enceinte encastrable dites “stéréo” spécifique. C’est-à-dire une enceinte avec deux entrées filaires pour brancher le canal droit et le canal gauche.

Utilisation au quotidien

Loxone se contrôle depuis une app disponible sur les smartphones, tablettes et PC. Il est ainsi possible de prendre la main sur la musique très facilement. L’interface de l’app répond à un cadre que l’on va qualifier de figé. Au moins, les pages se génèrent automatiquement selon la configuration, il n’y a rien à créer soi-même.

L’accès est possible via une page de favoris, par pièce ou par catégories d’appareils. Le multiroom est rangé dans la catégorie audio. Je visualise ce qu’il se joue dans chaque zone et je peux contrôler directement le volume.

Les sorties A, B, C, D sur la gauche correspondent au contrôle des sous-zones audio via le sélecteur connecté Audioflow : Test Audioflow : un sélecteur multi enceintes WiFi pour du multiroom accessible.

Une fois que j’ai appuyé sur Salon, je tombe sur un écran dont les éléments peuvent être réorganisés par l’utilisateur. Il affiche les radios favorites, les playlists, l’accès complet à Spotify, la lecture de la source auxiliaire. Les menus Spotify sont complets avec les recommandations et un moteur de recherche. Celui-ci est capable de chercher également dans les webradios et dans un dossier partagé sur votre réseau (bibliothèque) que vous aurez préalablement défini.

Les paramètres accessibles à l’utilisateur sont équivalents à ce que l’on trouve sur tout système multiroom audio. Coté son, il est possible de régler le volume par défaut et de faire appel à un égaliseur 10 bandes.

Ensuite, on peut déclarer plusieurs abonnements Spotify, ce qui correspond à l’usage d’un compte Famille. Chaque personne pourra ainsi écouter indépendamment sa musique et accéder à ses playlists personnelles. C’est ici que l’on déclare le chemin vers sa bibliothèque de fichiers et que l’on affecte une icône à la source branchée sur l’entrée auxiliaire : TV, lecteur CD, platine vinyle…

Il reste à parler de l’écran de lecture audio en cours avec la jaquette, le titre, l’album, l’artiste ainsi que les commandes classiques précédent/suivant/pause/boucle/aléatoire. Les trois petits points permettent de mettre en favori Loxone un morceau ou de l’ajouter à une playlist Spotify. Enfin, l’icône en bas à gauche et celle du multiroom pour grouper les zones.

Mon avis sur le Loxone Audioserver

En conclusion, le Loxone Audioserver est un système multiroom bien pensé adossé à une solution domotique. Il est intéressant de coupler les deux, mais utiliser uniquement la fonction de diffusion audio sans toucher à la domotique reste possible. Associer les deux permet par exemple de piloter la musique depuis les interrupteurs à l’entrée des pièces, de couper toute la musique lorsque l’on met l’alarme, de diffuser des messages vocaux dans les enceintes, etc.

Pour en revenir à l’usage purement audio, l’Audioserver a un avantage énorme sur la concurrence avec cette capacité à découper les zones stéréo en deux zones mono. Cela suffit amplement dans des pièces comme les salles de bains, les bureaux, les petites chambres ou encore la cuisine. Ce qui réduit la facture. Car l’investissement de départ peut sembler élevé : 1078 € pour deux zones stéréo (ou 4 zones mono indépendantes, ce qui est déjà très compétitif).

Comparons à la concurrence. Deux Sonos Amp, cela représente 1600 €, mais il y a plus de puissance et des capacités home cinema que n’a pas Loxone. Plus accessible, prenons deux WiiM Amp, on est à 700 € pour deux zones. A quatre zones, on passe à 1400 €. Avec Loxone, si l’on ajoute une extension Stereo pour deux zones mono, on arrive à 1380 € (2 zones stéréo + 2 zones mono), soit un prix identique. Dès que l’on va dépasser 4 ou 5 zones, avec certaines pièces fatalement en mono, Loxone devient la solution multiroom amplifiée la plus intéressante du marché. Chaque zone supplémentaire coûtant 303 € en stéréo, la moitié en mono. Et pour un encombrement minimal avec une plus grande facilité à organiser le câblage que des lecteurs réseau WiiM, Sonos ou autres qui vont vite remplir les étagères d’un rack technique 19″.

Côté usages, Loxone a suivi ce qui se fait chez les concurrents en proposant une interface efficace, complète et réactive. Il y a tout ce qu’il faut pour sélectionner sa musique, gérer un compte Spotify Famille, gérer les favoris et, bien sûr, faire du multiroom en groupant les zones. Bravo également pour le moteur de recherche multi entrées ! La présence d’AirPlay 2 est un gros plus pour utiliser autre chose que Spotify si on le souhaite. Tout comme l’entrée ligne permet d’ajouter une platine vinyle facilement au multiroom, accessible à l’écoute depuis n’importe quelle zone.

Côté son il n’y a rien à redire. Dans mon système, l’Audioserver et son extension ont remplacé temporairement des Sonos Amp pour les tests. J’utilise le multiroom chez moi dans 10 zones. Une seule est HiFi, avec des équipements de grande qualité spécifiques. Les autres sont constituées d’enceintes encastrables de moyenne gamme B&W et Sonance. Dans ce cadre, l’Audioserver délivre un son suffisamment qualitatif pour de la sonorisation multiroom. Petit bonus : l’égaliseur permet de modifier le son si jamais c’est nécessaire.

Finalement, j’ai conservé l’Audioserver dans mon système, en parallèle des Sonos. Il gère les zones les moins utilisées, et surtout celles qui sont en mono. Cela me permettra également de suivre les futures évolutions et mises à jour de Loxone dans ce domaine.

Prix public indicatif :

• Miniserver GO – 472 €
• Audioserver – 606 €
• Extension Stereo – 303 €

Documentation

• Guide Loxone Audioserver en ligne (FR)